mercredi 2 mars 2016

De Force de Karine Giebel - Editions Belfond

**** Chronique de Jess ****


Elle ne m'aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd'hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j'ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j'ai voulu l'aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n'aime pas ainsi. Que m'a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c'est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j'ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j'arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d'entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu'un tabouret au centre de la pièce. J'essuie mes larmes, je m'approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l'enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n'a plus aucune limite. La haine. Voilà l'héritage qu'elle me laisse.




Voici encore un livre dont j’attendais la sortie avec impatience et je suis bien contente de l’avoir lu en avant-première. Je remercie les éditions Belfond pour ce livre.
Cependant je reste mitigée par rapport à cette lecture.

Le pitch :

Maud, 20 ans, se fait agresser en promenant son chien. Elle doit sa vie à Luc, garde du corps, qui faisait son jogging et lui sauve la vie.
Le père de Maud, Armand Reynier, qui est un brillant chirurgien, va embaucher Luc afin de protéger sa fille chérie.
Armand commence à recevoir des lettres anonymes, le menaçant. Il va vite comprendre que le fameux agresseur de sa fille, lui en veut personnellement. Mais la question est pourquoi ? Qu’a-t-il fait de si grave dans sa vie pour qu’on veuille le faire souffrir et lui faire peur à ce point.

Les personnages :

Les personnages sont très bien décrits, que ce soit dans le physique que dans le psychologique.
Luc, qu’on sent toujours au bord du précipice. On sent qu’il se passe quelque chose avec lui, qu’il a un passé compliqué.
Maud, jeune adulte, adulée par son père, qui lui cède tout. Elle aussi a ses propres démons cachés et ses faiblesses. On a envie parfois de la secouer un bon coup pour lui remettre les idées en place.
Armand, chirurgien renommé, très dur avec sa femme et son personnel. Il entretient avec sa fille une relation qui pourrait devenir très malsaine.
Charlotte, la femme d’Armand, décrite comme une mangeuse de diamants par sa belle-fille. Ces deux-là ne s’entendent pas du tout, et elles se le font bien sentir. Mais Charlotte aussi à ses faiblesses et ses propres démons du passé.
Amanda, la gouvernante, qui cache bien aussi son jeu, une fois le tablier retiré…


Luc se retrouve donc dans cette propriété, entourée de toutes ces femmes qui ont chacune leur état d’âme, et leur désir.
Puis nous avons aussi le tueur/ maître chanteur, dont on ne sait pas grand-chose au début, mais nous allons vite apprendre qui il est. Mais il n’est pas tout seul, et tout au long du livre nous allons nous demander qui est derrière cette autre personne qui en veut autant au Dr Reynier et à sa famille. 

Je dois avouer que plusieurs scenarios me sont venus en tête tout au long de ma lecture. J’étais à chaque fois persuadée d’avoir trouvé la solution à l’énigme car Mme Giebel nous donne les indices au compte-goutte. Mais au final j’ai quand même été surprise ce que j’apprécie dans les lectures de Karine Giebel.

Nous retrouvons bien son style, sa noirceur, son écriture addictive. Tous les chapitres (qui sont assez courts) s’enchaînent à une rapidité déconcertante tant nous avons envie de connaître le fin mot de l’histoire.
Elle nous livre dans ce livre toute la noirceur de ce monde, et toutes ces addictions : drogue, sexe, cupidité, jalousie et les résultats qui peuvent en découler.

Comme j’ai lu tous ces livres je commence à m’habituer au fait que la fin ne sera pas joyeuse, donc pas une surprise ici. Pourtant on s’attache aux personnages et on aimerait une fin heureuse. Mais n’y comptez pas avec Karine Giebel.

Encore un bon Giebel, mais pas aussi bon que « Meurtres pour rédemption », « Le purgatoire des innocents », ou « Juste une ombre » à mon goût.


Détails sur le produit
  • Broché: 528 pages
  • Editeur : Belfond (3 mars 2016)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2714459633
  • ISBN-13: 978-2714459633
  • Dimensions du produit: 14,2 x 3,5 x 22,6 cm


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