1. « Claustrations » est votre premier thriller. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire?
J’ai commencé à écrire lorsque j’avais 19 ou 20 ans, mais je pense que l’envie a toujours été là, au fond. Il n’y a pas de déclencheur particulier.
Simplement, le besoin d’écrire, comme boire ou manger, en fait.
Lors de mes études, ma professeure de littérature française m’a retenu à la fin du cours suite à un exercice de rédaction. Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit « Vous avez du talent. Continuez! Je suis certaine que, si vous le souhaitez et travaillez, vous serez publié, un jour. » Elle ne s’est pas trompée. Elle m’a donné la force et le courage d’écrire plus que les simples petits textes que j’écrivais à mes heures perdues.
2. Pourquoi avoir choisi le style « polar »?
Parce que je suis un psychopathe! (rires)
Je n’ai pas choisi d’écrire des thrillers. Ce sont les thrillers qui m’ont choisi, j’ai envie de dire.
Il semblerait que lorsque je couche des mots sur le papier (enfin, sur mon écran d’ordinateur), ce ne sont jamais des scènes lumineuses avec une atmosphère légère et de la bonne humeur. C’est toujours un décor sombre et oppressant qui se construit sous mes yeux.
J’ai tenté d’écrire des choses positives, mais cela tourne toujours au thriller.
J’aurai essayé! (rires)
3. Comment vous est venue l’idée du scénario si machiavélique de « Claustrations »?
« Claustrations » a germé dans mon esprit à une époque où je me sentais oppressé par certains coups durs que la vie m’avait réservés. Le thème de l’enfermement s’est donc très vite imposé à moi. J’ai commencé par écrire l’histoire de Charles. Ce personnage a décidé de s’enfermer dans sa cave de son plein gré, par exemple. D’ailleurs, le livre a été écrit dans l’ordre que vous l’avez lu. Les personnages de Charles et Rose, Clara, ensuite etc. C’est dans cet ordre que les personnages se sont mis à vivre sous mes yeux d'auteur. Avec, à chaque fois, la même question « OK, il a décidé de s’enfermer ou elle se retrouve enfermée, mais pourquoi? »
Quelques années auparavant, j’ai regardé un film des années 90 « Identity », ce film, peu connu, m’avait retourné à l’époque. Disons que je lui ai emprunté quelques idées. Les personnages de ce film souffrent énormément…
4. Un deuxième livre est en cours d’écriture? Pouvez-vous nous mettre l’eau à la bouche?
Il s’agit d’un thriller psychologique également.
Il sera à la fois plus lumineux (pas de huis clos) et plus sombre à la fois (rire sadique).
Les personnages sont, pour la plupart, écorchés vifs et vont devoir faire face à diverses difficultés que je leur ai concoctées.
Étant en phase de relecture, je ne l’ai pas encore soumis à mon éditeur.
J’espère qu’il pourra être publié l’année prochaine.
5. Une anecdote rigolote à nous raconter?
Lors du petit-déjeuner littéraire que Mot Passant, une librairie bruxelloise a organisé, une jeune lectrice qui était à mes côtés m’a prouvé qu’elle connaissait mon roman mieux que moi-même!
Nous parlions d’un passage avec d’autres lectrices. Celui où Françoise est en difficulté à l’aéroport.
Je ne parvenais plus à situer exactement le contexte.
Cette jeune fille me lâche tout de go « attendez, je vais vous montrer, vous en parlez à la page 159 »!
Là, j’éclate de rire à la fois impressionné et embarrassé par la mémoire incroyable de cette jeune fille!
Elle m’a d’ailleurs marqué, je parle souvent d’elle autour de moi. J’espère qu’elle lira cet entretien et qu’elle se reconnaîtra! Elle m’a touché par sa simplicité, sa timidité et à la fois, son cran.
Un moment que je n’oublierai pas, c’est certain!
6. Pourquoi avoir utilisé ces temps dans votre roman?
Tout simplement parce que je suis amoureux du subjonctif imparfait! Parce que je le trouve d’une telle beauté! Je sais que cela perturbe certains lecteurs, mais j’aimerais tellement que ce temps soit réutilisé… Je ne l’ai pas choisi par prétention, loin s’en faut. Juste parce que je trouve dommage que certains temps fassent partie du passé. Même le subjonctif présent est en danger! Lorsque j’entends certaines personnes parler… Je suis conscient que certains lecteurs ont failli abandonner la lecture de "Claustrations" à cause de ces temps dits désuets, mais je sais que j’aurais beaucoup de mal à les abandonner, si mon éditeur finissait par me l’imposer...