vendredi 11 novembre 2016

Hôtel Angleterre de Marie Bennett - Editions Denoel

*** Chronique d'Aurélie ***

Suède, hiver 1940. Georg est appelé sous les drapeaux. Exposée à des températures extrêmes, mal équipée, sous-alimentée, son unité se trouve à la merci d’officiers incompétents qui exposent les soldats à des risques inutiles et n’hésitent pas à leur infliger châtiments et humiliations. Lorsque cinq recrues meurent, c’est la mutinerie, et Georg est envoyé en camp de travail. 

De son côté, Kerstin, la femme de Georg, survit comme elle peut à Malmö. Les années passent, et avec elles l’espoir de revoir un jour son époux. Mais une rencontre bouleverse sa vie, celle de Viola, femme riche, belle et cultivée dont Kerstin tombe éperdument amoureuse. C’est le début d’une liaison d’autant plus passionnée qu’elle est interdite. Pourtant, aveuglée par la jalousie, Kerstin détruit ce bonheur fugace. 

Le soir de Noël 1943, les deux époux se retrouvent enfin. Pourront-ils reprendre le cours de leur existence après avoir traversé autant d’épreuves.

Un superbe roman sur l’amour, la trahison et les remords.






Je remercie les éditions Denoel pour cette belle lecture :)


J'ai pour habitude le lire énormément de thrillers, polars... mais de temps en temps une quatrième de couverture, ou une jolie couverture attire ma curiosité. C'est ainsi que je suis partie dans cette aventure teintée de bouleversements, à mon sens un véritable drame.

Ce roman se départage en trois parties. La première partie est centrée sur Georg, nouveau jeune marié qui vient d'emménager depuis peu avec sa femme, Kerstin. Ils vivent une histoire d'amour sans querelles jusqu'à ce que Georg soit mobilisé à la frontière de la Suède dans le cadre de la seconde guerre mondiale. Il doit endurer tout un lot d'épreuves plus que difficiles, entre les conditions déplorables (manque de nourriture et d'équipements adaptés au froid), les entraînements épuisants, sans compter sur le chef tyrannique qui causera la mort de plusieurs camarades. Je me suis tout de suite attachée à Georg qui d'emblée est très sympathique. On ressent toutes ses émotions qui vont de l'espoir à abattement. J'ai eu beaucoup de compassion pour lui mais en fait à travers tous ces soldats obligés de quitter leur famille sans savoir s'ils les reverront un jour.

La seconde partie se déroule en même temps que la première sauf qu'elle est racontée par Kerstin, la femme de Georg. Dans un premier temps, elle se languit de lui et l'attend. Ne pouvant assumer seule leur appartement, elle est forcée de retourner vivre chez ses parents. Elle entretient une correspondance avec Georg qu'elle délaissera rapidement. Elle attend que Georg rentre mais au fil du temps, son souvenir s'estompe. Et c'est sans compter sur Viola, la nouvelle habitante de l'immeuble. Kerstin va irrémédiablement tombée amoureuse de Viola malgré elle. C'est à ce moment-là que je l'ai tout simplement détesté ! En effet, tromper Georg alors que lui est fidèle et n'attends qu'une chose, rentrer ! A partir de cet instant, Kerstin a cessé de croire au retour de Georg mais surtout à ne plus le vouloir. Elle va complètement dérailler, devenir jalouse, possessive, égoïste et paranoïaque, ce qui la conduira à la perte de Viola en la dénonçant à la police. 

Enfin la dernière partie fait place au retour de Georg que Kerstin a largement oublié et qui n'éprouve de remords uniquement pour la dénonciation de Viola. Quand Georg revient, Kerstin ne l'accepte pas et prend très mal son retour. Encore une fois, mon antipathie pour son personnage a refait surface. Elle continue de s'apitoyer sur son sort alors que Georg porte les stigmates de la guerre (mutilé physiquement et psychologiquement). Elle ne le reconnaît plus mais Georg ne la reconnaît pas non plus. En effet, les conséquences de la guerre, l'attente peuvent séparer deux personnes et les changer. Cependant, Georg fera tout pour reconquérir Kerstin sans la brusquer. Et Kerstin, fidèle à elle-même n'avouera jamais sa trahison.

Marie Bennett signe ici son premier roman que je trouve vraiment remarquable et bouleversant. J'ai adoré la description des personnages (même si j'ai détesté Kerstin), les sentiments qu'elle nous fait partager.
Un roman de 600 pages qui va droit au but qui se lit rapidement tant le style est fluide. L'auteur aborde les sujets tels que la guerre avec ses injustices, mais aussi l'amour avec son lot de jalousie et de remords, mais aussi l'homosexualité non reconnu à cette époque.



Un très beau roman, cependant deux bémols, j'aurais aimé avoir une fin plus concrète car l'auteure nous laisse sur notre faim en omettant l'avenir de Kerstin et Georg. Et d'autre part, les principaux événements sont résumés sur la quatrième de couverture. J'aurais aimé avoir moins d'informations pour découvrir de nouvelles choses.



# By Aurélie :) 

HOTEL ANGLETERRE de Marie BENNETT - Traduit par Thibaut DEFEVER et Maja THRANE - 2016 - Editions DENOEL - 601 pages

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