**** Chronique de Jess ****
Monter au front sans arme ni gilet pare-balles. Soigner les autres au péril de sa vie. Se sentir utile en ce monde.
De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l'Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l'égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l'adrénaline, par un courage hors du commun et par l'envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu'au risque de trop. Jusqu'au drame...
Ne pas flancher, ne pas s'effondrer. Ne pas perdre la raison.
Choisir.
Sauver cette jeune fille, condamner cet adolescent. Soigner ce quadragénaire, laisser mourir cet enfant.
Choisir.
Endurer les suppliques d'une mère, d'un père.
Certains tombent à genoux devant lui, comme s'il était Dieu.
Choisir.
Tenter de sauver cette femme. Sacrifier sa petite fille qui n'a que peu de chances de survivre à ses blessures.
Choisir.
Et chaque fois, mourir un peu.
J'attends toujours avec impatience les nouveaux romans de Karine Giebel même si je sais que ce ne sera jamais une lecture facile, ni belle.
Grégory est infirmier au sein d'un organisme humanitaire. Nous allons suivre sa vie et son travail dès 1992 au sein des différents conflits dans le monde. De 1992 à 2010, nous allons vivre avec lui les horreurs de la guerre. Comment l'homme peut-il faire autant de mal ? Comment l'homme peut-il créer autant d'armes qui tuent, mutilent, blessent ? Comment l'homme peut-il faire autant de mal, autant d'exactions auprès de son prochain ? Et comment des hommes et des femmes arrivent à trouver la force et le courage d'aller sur le terrain et tenter de sauver ce qui peut l'être.
Grégory en fait partie, un héros, un homme simple mais qui va tout faire pour guérir, soigner, sauver à ses risques et périls mais aussi au risque de perdre son âme et de sombrer dans la folie.
Karine Giebel a fait son boulot et bien en faisant des recherches méticuleuses sur toutes les horreurs des différents conflits dans le monde et je ne pensais pas qu'il y en avait eu autant.
Comme dans ses précédents romans, Karine Giebel ne nous épargne rien des détails sanglants, répugnants, atroces. Les troubles de stress post-traumatique ne touchent pas uniquement les militaires mais également les soignants qui sont en première ligne pour réparer les dégâts. Grégory va rencontrer sur sa route de nombreuses personnes qui ont une histoire poignante. Elles feront partie de lui.
Le personnage de Paul m'a également beaucoup touché. J'ai eu l'impression d'être à leurs côtés pour côtoyer l'horreur.
Je ne parlerai pas plus de l'histoire, je ne veux pas spolier. J'ai parfois trouvé l'histoire de Grégory un peu longue, les conflits un peu redondants même si j'ai honte de dire ça car chaque conflit est unique en son genre si ce n'est la barbarie en points communs. L'homme est fort pour faire souffrir son prochain.
Je n'ai pas eu de coup de cœur comme pour les précédents, je dois même avouer que c'est celui qui m'a le moins plu mais je suis quand même curieuse de lire la suite pour savoir ce qu'il va advenir de Grégory.
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