jeudi 5 juillet 2018

Là où vivent les loups de Laurent Guillaume - Editions Denoël

**** Chronique de Jess ****


Le train arrive dans la petite gare de Thyanne, terminus de la ligne. Priam Monet descend pesamment d'un wagon. Presque deux mètres pour un bon quintal et demi, mal sapé et sentant le tabac froid, Monet est un flic misanthrope sur la pente descendante. Son purgatoire à lui c'est d'être flic à l'IGPN, la police des polices. Sa mission : inspecter ce petit poste de la police aux frontières, situé entre les Alpes françaises et italiennes. Un bled improbable dans une vallée industrieuse où les règles du Far West ont remplacé celles du droit. Monet n'a qu'une idée en tête, accomplir sa mission au plus vite, quitte à la bâcler pour fuir cet endroit paumé.
Quand on découvre dans un bois le cadavre d'un migrant tombé d'une falaise, tout le monde pense à un accident. Pas Monet. Les vieux réflexes ont la peau dure, et le flic déchu redevient ce qu'il n'a cessé d'être : un enquêteur perspicace et pugnace. La victime était-elle un simple migrant? Qui avait intérêt à la faire disparaître? Quels lourds secrets cache la petite ville de Thyanne? Monet va rester bien plus longtemps que prévu.



Après Mako que j'avais adoré, autant au niveau de l'histoire que du personnage, Laurent Guillaume nous offre dans Là où vivent les loups un nouveau personnage, Priam Monet. Je pense que c'est la première fois que je vois un flic pareil dans un polar: un géant de quasiment 2m, qui pèse 150 kg, misanthrope et qui a été affecté à la police des polices pour des raisons que l'on ignore un peu mais dont on se doute. Le type est allergique au sport, aux bonnes manières, à l'amabilité, et à la montagne. Il va être servi quand on lui demande de faire un audit dans un petit patelin de montagne dans les bureaux de la PAF.
Un personnage qui peut paraître détestable au premier abord mais qui m'a charmé tout au long de l'enquête.

Dès les premières minutes, il ne va pas se faire que des amis parmi les policiers de Thianne. Le corps d'un homme va être retrouvé au pied d'une falaise. Tout porte à croire que c'est un migrant, car de plus en plus de monde essaie de rentrer en France par les montagnes. Mais c'était sans compter le flair de Monet, qui va prouver totalement autre chose. Va s'ensuivre une drôle d'enquête. Monet va continuer à pourrir la vie de ses nouveaux concitoyens et mettre un bazar pas possible par la même occasion.

Mais attention, l'environnement est important quand on mène une enquête. Et pour Priam, la montagne ne va pas lui faire de cadeau. En plus, dans ces petits patelins tout le monde se connaît, tout le monde se serre les coudes, et tout le monde à quelqu'un à l'œil.
C'est donc une drôle d'enquête que va mener Monet avec l'aide de Claire. Ces deux-là vont former un couple d'enquêteurs assez complémentaires.

J'ai été totalement embarquée dans cette enquête. Laurent Guillaume connaît son métier et son environnement et cela se ressent dans ses polars. Encore une fois, il nous offre un polar passionnant où l'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Il y a du rythme, des rebondissements, de l'humour, une enquête menée de main de maitre, des descriptions parfaites, un personnage atypique. Tous ses ingrédients nous donne un excellent bouquin. 
Je pense que Laurent Guillaume n'a plus rien à prouver, il est un auteur à suivre et que je continuerais à suivre encore longtemps tellement je passe de bons moments avec ses polars. Et il me tarde de retrouver Priam dans de nouvelles enquêtes.

 Autre chronique :


Bronx la petite morgue

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