mercredi 23 janvier 2019

Le tombeau d'Apollinaire de Xavier-Marie Bonnot - Editions Belfond

**** Chronique de Jess ****

" Que la guerre est belle ! Mensonges, tout ça. " Dans les tranchées de la Grande Guerre, le sergent Philippe Moreau dessine les horreurs qu'il ne peut dire. Son chef, le sous-lieutenant Guillaume de Kostrowitzky, écrit des articles, des lettres et des poèmes qu'il signe du nom de Guillaume Apollinaire. La guerre, comme une muse tragique, fascine l'auteur d'Alcools. Pour Philippe Moreau, jeune paysan de Champagne, elle est une abomination qui a détruit à jamais son village. Blessés le même jour de mars 1916, les deux soldats sont évacués à l'arrière et se perdent de vue. Philippe Moreau va tout faire pour retrouver son lieutenant. Une quête qui l'entraîne jusqu'à Saint-Germain-des-Prés et Montparnasse, où il croise Cendrars, Picasso, Cocteau, Modigliani, Braque... Guillaume Apollinaire est mort il y a tout juste cent ans. À travers le regard attendri et critique d'un sacrifié de la Grande Guerre, Xavier-Marie Bonnot raconte avec puissance les dernières années de la vie de l'auteur du Pont Mirabeau.



Xavier-Marie Bonnot est un auteur que je suis depuis maintenant quelques années et dont j'apprécie les livres à chaque lecture. Que ce soit du polar ou de la littérature blanche (ou noire selon comment l'on ressent cette lecture) il arrive à toucher son lecteur et à lui faire découvrir des personnages qu'il connaît peu (en tout cas en ce qui me concerne).
Dans le tombeau d'Apollinaire, il retrace une partie de la Grande guerre de 14-18 où nous rencontrons Philippe Moreau, un jeune sergent d'une vingtaine d'années, obligé de partir défendre son pays alors qu'il aurait préféré continuer sa petite vie tranquille avec sa famille en Champagne. Dans les tranchées, il va faire la connaissance de son nouveau supérieur, Guillaume de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire. Cet étranger, venu faire la guerre en France par esprit patriotique à une autre vision du combat que celle du jeune Moreau. Mais dans les tranchées, parfois naissent de drôles d'amitiés. Jamais ces deux-là n'auraient pu se rencontrer dans une autre vie. Moreau, est un artiste dans l'âme, son petit secret est de dessiner la guerre, de la retranscrire à sa manière. Quant à Apollinaire, lui écrit pour expurger toutes les horreurs vécues. Ils vont donc sympathiser grâce à leur amour pour l'art.


Je dois dire que je ne suis habituellement pas fan des histoires qui se passent durant la première guerre mondiale. J'en ai lu très peu et j'avais peur en commençant ce roman de vite être lassée par les tranchées, les combats, et les différentes batailles. Mais connaissant la plume magnifique de Xavier-Marie Bonnot, je devais me douter que ce roman allait être une merveille. Il a su retranscrire les horreurs de cette guerre et en faire une beauté grâce à ses mots.  

Ce roman se découpe en 2 parties. Tout d'abord la guerre à l'état brut, les tranchées, le front en première ligne. La peur qui suinte de tous les pores des soldats. La douleur de perdre les camarades de régiment est aussi un coup dur. Ne pas savoir si sa famille est en vie aussi.
Et puis la démobilisation suite à une grave blessure. Apollinaire et Moreau vont se retrouver avec la même blessure de guerre et être démobilisé. Moreau décide de partir pour Paris pour retrouver son ami. Mais c
omment arriver à se remettre de la guerre, des traumatismes subit ?
J'ai énormément été touché par Moreau, ce jeune homme à peine adulte envoyé au front sans même avoir connu l'amour. J'ai été touché par l'amitié qu'il a ressenti pour Appolinaire. Son côté artistique m'a également beaucoup plu, moi qui aime aussi peindre et dessiner.

Ce livre ne se lit pas rapidement, il se lit lentement pour apprécier la plume, la poésie, le style  de l'auteur, pour pouvoir en apprécier chaque ligne. 
Xavier-Marie Bonnot est un auteur de grand talent qui excelle autant dans la littérature blanche que le polar. Il arrive à adapter son style à l'époque avec talent. 
Un roman que je vous conseille grandement.

Je remercie les Editions Belfond pour cette lecture.

Autres chroniques :


Le violon de Menuhin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire