mardi 21 mai 2019

La clé du cœur de Kathryn Hughes - Editions Calmann-Levy

**** Chronique de Jess ****



Années 50
Amy, une jeune femme désespérée, tente de se noyer suite à la mort de sa mère. Le lendemain, son père n’a pas le choix : il l’envoie à Ambergate, austère hôpital psychiatrique.
Pour Amy, qui est loin d ’être folle, ce sera le théâtre de terribles drames, et d’amours interdits.

50 ans plus tard…
Sarah se met à fouiller les vestiges d ’Ambergate dans le but d ’écrire un livre. L’asile abandonné va alors livrer ses plus sombres secrets. Et si tout commençait par une simple clé ?




J'avais besoin d'une petite pause polar, et rien de mieux que le dernier roman de Kathryn Hughes pour cela. 

Kathryn Hughes ne change pas de style et continue dans sa lancée de nous offrir des romans dont les histoires se découpent en deux périodes et se rejoignent pour n'en former qu'une. Elle met toujours en scène deux femmes séparées par deux époques. 
Cette nouvelle histoire ne fait pas exception à la règle. Sarah, bibliothécaire, fait des recherches pour écrire un livre sur l'ancien asile de fous Ambergate. Son père y a travaillé mais il ne veut absolument plus parler de cette période. Sarah part dans la vieille bâtisse pour chercher quelque chose de concret sur lequel écrire. Elle va finir par trouver dans une salle un stock de valises appartenant à d'anciens patients et découvrir une lettre dans l'une d'elle. 

Nous remontons ensuite en 1956, lors de l'hospitalisation d'Amy. Elle a tenté de se suicider et son père la fait interner à Ambergate. Nous suivrons sa vie dans l'établissement et nous  comprendrons quels sont les liens entre ce que Sarah a trouvé et sa vie de l'époque. 
Un personnage important commence aussi sa vie à Ambergate, Ellen Crosby, qui est élève infirmière et qui va se prendre d'affection pour Amy. Elles ont le même âge et elle va s'identifier à cette dernière. Malheureusement elles n'auront pas la même vie.

Kathryn Hughes dénonce les conditions de vie de ces établissements psychiatriques dans les années 50. Certains patients n'étaient pas "fous" et n'avaient que comme problème de déranger leurs proches. Je me suis prise d'affection pour Amy. Elle savait très bien qu'elle ne sortirait pas facilement d'Ambergate. Surtout en voyant comment les patients finissaient institutionnalisés et ne pouvait plus vivre en dehors de l'établissement. 
L'auteure a fait un travail de recherche considérable sur les instituts de cette époque. 

J'ai aimé chercher à comprendre le lien entre Sarah et Amy. Sarah est également un personnage fort qui vit aussi son lot de problèmes personnels. J'ai aimé la construction de ce roman qui fait la force des romans de Kathryn Hughes. Chaque livre est une petite pépite et celui-ci en est une nouvelle. Je suis totalement fan de ses romans. Je n'ai encore jamais été déçue et cette auteure fait partie désormais des auteurs dont je lirais chaque nouvelle parution. Les bonds entre passé et présent ont sur moi un effet totalement addictif. Elle créé toujours des personnages forts dont on ne peut pas être insensibles.

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, que vous aimez les belles histoires, les tranches de vie, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur ses romans. Croyez moi vous ne serez pas déçu une seule seconde.

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