**** Chronique de Jess ****
Des femmes sont recrutées au fin fond de l'Europe par des organisations criminelles dont la violence est sans limite. L'une d'elle est retrouvée assassinée en Angleterre après avoir été au centre d'un scandale qui a éclaboussé un des plus hauts pairs du Royaume.
La police, les médias et les réseaux sociaux se jettent alors sur l'affaire dans la plus grande confusion... Lynn Dunsday, Web-reporter à la plume unique et aux méthodes expéditives, cherche à mettre un peu d'ordre dans tout ça, avec pour seul indice le Polaroid sinistre de deux ados disparus.
Je remercie Babelio ainsi que les Editions Hervé Chopin pour cette lecture.
Première lecture d'un polar de Michel Moatti et sûrement pas la dernière !
Dans ce polar, l'auteur reprend les mêmes personnages que pour son précédent Tu n'auras pas peur. Je ne savais pas qu'il y avait déjà eu une histoire avec la web-reporter Lynn Dunsday mais ça ne m'a nullement dérangé dans la lecture de Et tout sera silence.
On lit souvent des polars avec des enquêtes menées par des journalistes en parallèle des flics. Idem en ce qui concerne les relations entre les dits journalistes et policiers. Ici Lynn Dunsday est la petite amie d'Andy qui bosse au sein du Crime Command. Une série de meurtres à l'arme blanche sévit à Londres. Une prostituée est retrouvée tuée dans les toilettes d'un pub. Mais il semble que son cas soit différent des personnes poignardées au hasard dans la ville.
Lynn est envoyée sur place afin de faire un reportage sur la fille. Le pub où elle a été trouvée est dans un quartier de Polak, et tout semble à croire que son meurtre à avoir avec le milieu de la prostitution et de la pornographie.
Andy ne voulant pas que Lynn soit en première ligne l'envoi sur un autre sujet, un polaroïd retrouvé au musée Tussaud, où l'on voit une jeune femme et un garçon ligotés et bâillonnés. Lynn va tout faire pour mettre à jour ce qu'il se passe vraiment à Londres et en Europe à ses risques et périls.
J'aime les polars coup-de-poing, les polars qui dénoncent des faits de sociétés et qui nous met le nez dans la merde. Ici Michel Moatti nous décrit avec justesse et horreur le voyage vers l'enfer que vont faire des milliers de femmes des pays de l'Est vers le soit-disant Eldorado qu'on leur a promis. Il dépeint cette effrayante migration de filles, car elles sont souvent très jeunes, pour exploiter le filon de la prostitution et du milieu pornographique. Traite des femmes, sadisme, barbarie, appât du gain de la plus effroyable façon.
Le sujet a l'air tabou et les personnes aux commandes sont intraitables et impitoyables. Ils ne laisseront rien se mettre en travers de leur route. La hiérarchie est bien mise en place, chacun à son poste pour que tout fonctionne et ce n'est pas grave si pour arriver à leur fin ils sacrifient quelques filles au passage.
L'auteur s'est renseigné, il ne nous balance pas des faits comme ça pour nous offrir de la violence gratuite. Car de la violence on en lit dans ce polar, certaines scènes sont tout simplement insoutenables. Il dénonce ce qu'il se passe et que tout le monde sait. Comment est-ce encore possible aujourd'hui que certaines femmes soient considérées comme de la marchandise ?! Parce qu'on ne peut pas dire que ce soit un fait récent, ça dure depuis des dizaines d'années.
Je ne connaissais donc pas du tout les écrits de Michel Moatti avant ce polar, mais je vais vite me pencher sur ses précédents romans car j'ai énormément aimé son style, sa plume élégante, et le fait qu'ils écrivent sur de "vrais" sujets qui nous fassent réfléchir dans quel monde nous vivons.
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