**** Chronique de Jess ****
C’est le temps des origines qui s’écoule, tranquille, sur la petite île de Karabane. Il aurait pu y faire bon vivre pour Aya, jolie fillette de douze ans qui rêve d’Ousmane, son amoureux « pour la vie » en gardant les chèvres du voisin... L’ombre au tableau, c’est son oncle. S’il la viole, ce doit être sa faute à elle, alors elle prie la Vierge Marie pour se faire pardonner. Et quand elle se retrouve engrossée et obligée de s’enfuir à Dakar pour trouver refuge à la Maison Rose, qui soutient des jeunes filles enceintes comme elle, c’est sa foi indéfectible en la vie qui l’aide à aller de l’avant, à apprendre à aimer son fils et se prendre de passion pour le cirque.
Pendant ce temps, son frère, parti tenter sa chance en Europe pour que sa mère soit fière de lui, est devenu ce qu’on appelle un migrant, station Stalingrad, avec un numéro d’immatriculation. Sous le regard indifférent des passants, sa fierté, son nom, il les a oubliés. Reste la honte de n’avoir plus ni rêves ni espérance.
Quel merveilleux roman que ce premier livre de Marie-Virginie Dru !
Dès les premières lignes nous tombons sous le charme d'Aya, cette petite sénégalaise de 12 ans qui vit sur l'île de Karabane. Sa vie est devenue compliquée le jour où son père a disparu en mer. Sa mère n'a pas supporté le chagrin et s'est repliée sur elle-même. Le grand frère d'Aya, Djibril, est parti trouver un meilleur avenir en Europe en lui promettant de revenir vite. Aya est donc seule à devoir s'occuper de sa mère. Elle passe ses journées avec son amoureux Ousmane, elle rêve de devenir sa femme. Mais une ombre vient menacer ce beau tableau. Son oncle est tombé fou amoureux d'Aya et la viole dès qu'il le peut.
Un jour en se baladant sur la plage, Aya va faire la rencontre de Camille, une jeune photographe qui va lui parler de la Maison Rose à Dakar. Un endroit où les femmes sont protégées, elles et leur bébé qui n'ont pas de père.
Aya va devoir fuir son ile avec son secret dans son ventre. Mais elle y puisera une force qui lui donnera confiance en l'avenir.
Comme je le disais plus haut ce roman est une pure merveille ! L'auteure nous immerge totalement en Afrique avec sa culture, ses rites. Aya est un personnage fort, attachant, qu'on aurait envie de rencontrer, d'aimer, d'aider. Le style de Marie-Virginie Dru est magnifique, poétique. Malgré la noirceur de certaines scènes, il se dégage de ce roman de belles choses et surtout une belle leçon de vie. Le sort de son frère Djibril est également très émouvant. Lui qui souhaitait trouver une vie meilleure en Europe, va se retrouver parqué avec les migrants station, Stalingrad à Paris. Pour lui c'est l'enfer mais peut-être le paradis comparé au long voyage qu'il a dû faire pour y arriver.
C'est un coup de cœur pour ce roman que j'ai dévoré d'une traite tant je ne voulais pas quitter Aya.
Je remercie les Editions Mon Poche pour cette belle découverte !
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