**** Chronique de Jess ****
Maroc, 1964. Sarah et Jacob sont de pauvres paysans. Si pauvres que Jacob, contre l'avis de son épouse, accepte de confier provisoirement leur fille et leur fils à une institution de bienfaisance. Une décision qu'il regrettera toute sa vie car, quelques mois plus tard, l'institut leur annonce que les petits sont décédés.
Douze ans après le drame, une rencontre réveille le père endeuillé et le conduit à douter de la mort de ses enfants. Commence une longue quête, faite d'espoir et d'épreuves, qui le mènera peut-être à ceux que la vie lui a arrachés.
Attention méga coup de cœur !
J'ai découvert les romans de Thierry Cohen avec Et puis on pire on s'aimera (mon avis ici) qui avait été une magnifique découverte. C'est donc confiante que j'ai commencé la lecture de sa dernière parution.
Mais quel roman ! Quel merveilleux roman ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tel livre. J'espère que ma chronique sera à la hauteur et vous donnera envie de le lire également.
L'auteur va se servir de faits réels pour nous raconter l'histoire de Jacob et Sarah. En 1964, ils vivent au Maroc et peinent à joindre les deux bouts tant il est dur de cultiver leur terre. La plupart des juifs marocains sont partis vers d'autres cieux de peur de se faire bannir comme en Algérie. Mais Jacob et Sarah ne veulent pas quitter leur terre. Une organisation prend contact avec eux. Ils leur proposent de prendre en charge leurs deux enfants, Salomon et Dina âgés de 3 ans et demi et 1 an, de leur donner une bonne éducation le temps qu'ils se remettent à flot. Ils leur promettent que la situation sera temporaire et qu'ils pourront récupérer leurs enfants dans quelques mois.
Sarah était contre et en veut à son mari d'avoir cédé contre son avis. Elle va tomber en dépression.
Trois mois, plus tard lorsque Sarah et Jacob se rendent à l'institut on leur annonce que leurs enfants sont décédés de la coqueluche. La réalité est malheureusement tout autre. L'institut est en fait une organisation criminelle qui vole les enfants et les vend à de riches familles.
L'auteur nous fait vivre ce drame de l'intérieur de cette famille mais aussi du point de vue de Salomon et Dina au fil des années. Les chapitres alterneront les points de vue et leur quête de la vérité.
Je connaissais ce genre de pratique pour avoir lu une histoire un peu similaire qui se déroulait en Espagne sous Franco. L'histoire s'est malheureusement répétée à la Réunion, au Chili et dans d'autres pays. Je n'avais pas connaissance de telle pratique au Maroc et encore moins qu'il y avait une grande communauté juive.
Lire ce roman m'a mis une grosse claque. Cette histoire est bouleversante et savoir que des familles ont vécu cette horreur est encore pire. Thierry Cohen a une plume magnifique et retrace la vie de cette famille de façon magistrale. J'ai été plus d'une fois bouleversée en me mettant à la place de cette mère qui croit avoir perdu ses enfants. J'ai eu également beaucoup de mal à poser ce livre. Tout comme Et au pire on s'aimera, je l'ai dévoré en 2 petites journées. Je n'avais qu'une envie connaître le dénouement. Et quel final ! Jamais je n'aurais pensé être encore surprise dans les dernières pages.
Un roman magistral et bouleversant à ne surtout pas rater !
Je remercie les éditions Plon pour cette lecture.
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