mardi 11 février 2020

Banlieue Est de Jean-Baptiste Ferrero - Editions Lajouanie

**** Chronique de Jess ****


Thomas Fiera, enquêteur privé est appelé à la rescousse par un ami d’enfance, en conflit avec un caïd local. Il se retrouve aussitôt embarqué dans une enquête sordide, de l'autre coté du périphérique et constate à son grand désespoir que la banlieue n'est décidément plus ce qu'elle était : on y viole, on y massacre, on y corrompt, on s'y drogue, on s'y radicalise et on s'y débauche comme jamais...






Thomas Fiera se retrouve de retour dans sa banlieue de Magny-Sous-Bois pour les funérailles d'un ancien camarade de classe. 
Accompagné de Philippe, son pote de l'époque, il va retourner dans la cité de son enfance dans laquelle son ami vit toujours. Mais à peine arrivé Philippe se fait agresser par une jeune femme qui est là pour lui rappeler ce qu'il doit. En effet, Philippe doit 30000 euros de drogue à un dealer de la cité. Fiera décide de s'occuper de la dette de son ami et de l'aider comme il l'a toujours fait. Mais Philippe se fait assassiner et son corps est retrouvé pendu à un réverbère les boyaux à l'air. 
Fiera qui est détective va tenter de retrouver celui qui a tué son ami. La police ne compte pas trop faire de vague et on a donné l'ordre au commissaire Vernier de vite classer l'affaire. Il va donc donner carte blanche au détective afin qu'il révèle la vérité. 

Mais Fiera va mettre les pieds où il ne faut pas et les cadavres vont s'accumuler sur le parcours de son enquête. Il va demander de l'aide à son équipe, quatre potes qui détonnent. Surtout Adélaïde qui ferait peur à un requin tellement elle est dangereuse. Et les trois autres seront d'un grand secours pour aider Fiera à démêler ce sac de nœuds !

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et avec le style de l'auteur. Fiera est un drôle de personnage, un détective sans fois ni loi, qui fait justice lui-même sans avoir peur des conséquences. Il y a un passif apparemment, plusieurs autres romans avec les mêmes personnages. Je suis un peu déçue du coup de ne pas avoir lu les précédents et de connaître les personnages en cours de route sans savoir vraiment ce qu'il s'est passé avant. Malgré tout l'auteur fait des petits retours en arrière qui expliquent certaines choses. Notamment le "je m'en foutisme" de Thomas. Je ne pourrais pas dire si j'ai aimé ou pas ce personnage. Je l'ai trouvé lourd, arrogant, avec la détente et le coup de poing facile. J'ai eu limite plus d'empathie pour les voyous qu'il interrogeait que pour lui. 
Mais vers le milieu de l'histoire j'ai changé d'avis quand j'ai compris que les véritables coupables de cette histoire ne seraient jamais inquiétés et que Fiera pourrait donc faire justice lui-même peu importe les conséquences. Car des pourris il va en rencontrer et pas évident de les faire tomber légalement sans user des artifices qu'il va mettre en place avec sa fine équipe. 
Et puis en fait Fiera ne supporte pas l'injustice et les pourritures qui noircissent son monde. Et c'est ce que j'ai finalement aimé en lui. Il est fidèle à ses amis et fera tout pour eux, à ses risques et périls. 

J'ai finalement été emportée par ma lecture et par cette enquête sociétale. Car quand les petites frappes des cités, les gros durs et les politiques sont dans la partie c'est un véritable panier de crabes à qui on a affaire. Et Fiera sera l'homme de la situation pour que la vérité éclate peu importe le prix, de toute façon il n'a rien à perdre. 
Je vais reparler du personnage d'Adélaïde, car c'est finalement celle que j'ai préférée dans cette histoire. Une amazone qui n'a peur de rien mais par contre tout le monde a peur d'elle même ses fidèles amis. Et puis sous ses airs de "badass" j'ai senti une sensibilité et c'est ça que j'ai aimé chez elle. 
Les personnages sont vraiment le point fort de ce polar déjanté. L'humour est aussi au rendez-vous malgré la noirceur de certaines scènes. 

J'ai finalement passé un excellent moment de lecture. Et j'ai hâte de lire d'autres enquêtes avec Thomas Fiera et son équipe. 




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