**** Chronique de Jess ****
Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l’océan Indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près. Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d’un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s’est murée dans un mutisme complet. Que cache donc son silence ? Et quelle est son histoire ?
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire.
Malgré le retard dans mes lectures, je tenais absolument à lire le dernier roman de Laëtitia Colombani. J'avais eu un immense coup de cœur pour son premier La tresse, le second, Les victorieuses, était également une belle lecture. Il me tardait donc de lire ce qu'elle nous avait mijoté pour le troisième. (Retrouvez mes autres avis en fin d'article).
En commençant cette histoire, j'ai eu un petit sentiment de déjà lu. Et en le finissant, j'ai l'impression que l'auteure a fait un mix de ses deux romans pour en écrire un nouveau.
Laëtitia Colombani, nous emmène de nouveau en Inde où nous suivrons Léna. Cette dernière était professeur de collège en France. Elle a décidé de tout quitter suite à un drame familial et de faire le point seul en Inde.
Un matin, elle part nager en mer, le seul instant qu'elle apprécie. Sauf que les courants vont l'emporter. Elle sera sauvée in extremis par un groupe de jeunes femmes. Elles ont été appelées par une jeune fille qui jouait au cerf-volant.
Léna va vouloir remercie la petite fille, Lalita et découvrir par la même occasion, dans quelles conditions elle vit. Pour ceux qui ont lu La tresse, vous saurez pourquoi un sentiment de déjà lu prend le lecteur. Car Lalita est la fille de Smita.
Léna va essayer de changer les comportements et certaines traditions qu'elle trouve ignobles et pour cela une seule solution : instruire les femmes et ouvrir une école pour les plus pauvres. Mais tout ne sera pas si facile. Comment changer autant de siècles de culture ? Et comment expliquer ce qui nous paraît abjecte à des personnes pour qui c'est totalement normal ?
Une fois de plus, l'auteure met les femmes à l'honneur. Elle reprend les ingrédients qui avaient si bien fonctionné dans ses deux précédents romans. Léna va se rendre compte qu'il ne sera pas évident de changer les choses sur place. Elle aura l'aide de Preeti, une jeune femme qui fait partie d'une organisation, la Red brigade, qui protège les femmes indiennes. Car les femmes et surtout les fillettes sont en danger en Inde, entre les différences de castes, les viols qui ne sont pas punis, les mariages forcés de très jeunes femmes et les enfants qui sont une main - d'œuvre gratuite, rien ne sera simple. La corruption est également très présente et sera un frein dans les projets de Léna.
J'ai encore appris énormément de choses sur la culture indienne en lisant ce roman. Le dépaysement est total. Le travail de recherche de l'auteure est admirable. Je suis conquise par sa plume et l'espoir qu'elle fait naître grâce à ce roman. On aurait envie d'aller aider Léna dans son entreprise. Ce roman m'a donné encore plus envie de visiter ce pays. Et au-delà de l'horreur décrit, il y a un beau message d'espoir. Et une fois terminé, on se dit qu'on a bien de la chance de vivre dans notre pays.
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