vendredi 29 juin 2018

Devoir de mémoire d'Eric Dupuis - Editions Ravet-Anceau

**** Chronique de Jess ****


Durant la Seconde Guerre mondiale, Edith Cuvelier fut malgré elle la favorite d’un colonel SS. Une expérience qui la hante toujours. Aujourd’hui âgée et malade, elle décide de se cloîtrer, fusil à la main, dans sa résidence du bassin minier. Son but ? Se protéger des « hommes en noir ». Alertés par l’'entourage de la vieille dame, le major Kaczmarek et l’'agent à la retraite Constantini font chez elle une macabre découverte. Son mari, égorgé. Pour Constantini, les coïncidences n’'existent pas : le mode opératoire lui rappelle une ancienne affaire menée par son père. Affaire sur laquelle Edith avait déjà été inquiétée.… Kaczmarek, quant à lui, décide de n'’écarter aucune piste et interroge les proches de la suspecte. La même question est sur toutes les lèvres : peut-on échapper au passé ?




Il y a tout juste un peu plus de 6 mois je découvrais la plume d'Eric Dupuis avec son excellent polar Aussi noir que le charbon (mon avis ici). Une très belle découverte et un énorme coup de cœur.
Dans ce nouveau polar, nous retrouvons Iwan Kaczmarek dans une nouvelle enquête.
A peine revenu sur le bassin minier, il est embarqué dans une drôle d'affaire. Un couple de retraités s'est enfermé dans leur pavillon. La femme, Edith, 90 ans s'est barricadée à l'intérieur et menace quiconque veut rentrer de lui tirer dessus avec un fusil. Le fils du couple, Philippe Cuvelier, un officier de la PJ de Paris ne sait plus quoi faire.
Quand finalement tout le monde réussit à rentrer, il retrouve le mari d'Edith, égorgé dans son lit. Constantini, un flic à la retraite est appelé sur les lieux, car ce meurtre ressemble étrangement à une autre affaire qui a eu lieu il y a plus de 60 ans, où des hommes ont été retrouvé la gorge tranchée. Tout porte à croire qu'Edith est la coupable. Mais Kaczmarek n'y croit qu'à moitié et veut trouver qui est le véritable coupable.
Dès le départ, nous sentons que cette affaire va être très compliquée. L'auteur nous offre un pléthore de coupables, de pistes différentes, d'impasses, de cul de sac, de retournements de situation. Le passé et le présent vont se croiser, et se recroiser pour qu'on essaie de comprendre qui est à l'origine de ces crimes. Chaque enquêteur aura sa propre opinion et une idée du coupable, chacun va vouloir défendre son point de vue à ses risques et périls.
J'ai aimé retrouvé Iwan, ce flic sanguin au grand cœur, qui sort d'une enquête difficile. L'arrivée de Constantini ne va pas lui faciliter la tâche. Ce dernier est un vrai roquet qui ne lâche pas son os surtout quand il sent qu'il tient quelque chose. Ce personnage m'a vraiment agacé tout au long de l'enquête. Il a essayé de prendre les rênes de l'enquête au détriment du chef d'équipe. D'ailleurs parlons un peu de la chef d'équipe, Belinda Bordas. Elle va enchaîner les faux pas et les bévues lors de cette enquête. Sans elle ou avec un peu plus de professionnalisme, l'enquête aurait été réglée beaucoup plus rapidement.


Eric reprend les ingrédients qui m'avait tant fait aimé son premier polar : deux enquêtes en une, de l'action, un imbroglio pas possible, des coupables en veux tu en voilà, le passé qui se mêle au présent.
La seconde guerre mondiale est une période que j'affectionne particulièrement. J'aime les livres qui traitent de ce sujet que ce soit des biographies, témoignages ou polars qui se déroulent sur cette période. Ici il sera question de la Résistance et de ce qu'on put faire certaines femmes lors de l'Occupation.
Encore une fois, Eric Dupuis nous offre un polar aux petits oignons. Tout est savamment dosé pour qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Le rythme est là, pas de temps morts, nous revenons sur le passé pour ensuite nous replonger dans le présent et l'enquête actuelle. Il y a aussi de l'action, de la bagarre, des arrestations musclées. On sent le vécu, la passion des sports de combat de l'auteur, et le professionnalisme qui transpire à chaque page. Tout est bien ficelé, tout se tient, même si parfois on a l'impression d'être perdu et de ne plus rien comprendre à cette affaire. D'ailleurs même les enquêteurs vont y perdre leur latin!
Un polar à lire et qui vous fera passer un excellent moment.
Je remercie Eric de m'avoir offert son roman.




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