lundi 29 août 2022

Le bal des folles de Victoria Mas - Editions Albin Michel

 **** Chronique de Jess ****

1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Cette scène joyeuse cache une réalité sordide : ce bal « costumé et dansant » n’est rien d’autre qu’une des dernières expérimentations de Charcot, adepte de l’exposition des fous.


A la fin du XIXème siècle, la Salpêtrière était l'endroit où l'on internait les femmes qui ne rentraient pas dans le moule de la société patriarcale. Sous le joug du professeur Charcot, éminent neurologue, qui tente de comprendre le mal des femmes. La plupart ne sont bien sûr atteintes d'aucune maladie psychiatrique. Il suffisait juste qu'elles ne soient pas d'accord avec leur famille pour se retrouver internées. C'est le cas d'Eugénie, fille de la bourgeoisie, qui a un don, elle voit des esprits. Elle se confie naturellement à sa grand-mère pensant pouvoir lui faire confiance. Elle va se retrouver enfermée à la Salpêtrière et va tout faire pour s'en sortir. 

Geneviève, intendante en chef du service de Charcot, est dans un premier temps un personnage dur, qui ne laisse transparaître aucune émotion. Mais elle va être transformée à la suite de sa rencontre avec Eugénie. Elle va tout faire pour faire libérer cette femme qui n'est aucunement aliénée. Nous rencontrerons également Louise, 16 ans, violée par son oncle, Thérèse, une ancienne prostituée, qui ne veut aucunement quitter la Salpêtrière car au moins là-bas elle est en sécurité contrairement à la rue. 

Victoria Mas nous offre un roman très bien documenté sur cette période tragique pour les femmes. Je me rends compte qu'on n'était pas grand-chose à l'époque dans ce monde patriarcal au possible. Alors oui certaines avaient des problèmes psychologiques mais la plupart étaient saine d'esprit. Et de voir qu'on s'en débarrassait comme d'un objet encombrant, je trouve ça totalement abjecte. 

Un roman à découvrir.



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