**** Chronique de Jess ****
Sur cette île qui ne figure sur aucune carte, les morts sont rois.
Thanatea. Un nom qui sonne comme celui d’une femme ou d’une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaître la racine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L’éternité.
Une autre qu’Esther aurait sûrement été refroidie, mais, durant ses années passées à la police judiciaire, elle a côtoyé la mort sous ses aspects les plus sombres, les plus violents. Un quotidien qui l’a usée, au point d’être prête à tout quitter pour rejoindre cette entreprise de pompes funèbres située au cœur du lac Léman. Et même si ce nouvel environnement s’annonce quelque peu macabre, au moins elle n’aura plus à voir les stigmates d’un meurtre sur la chair, les organes, les os. Là-bas, la mort sera un concept, du marketing, elle sera travaillée, pensée, enrobée dans du velours ou du satin. Là-bas, Esther espère trouver enfin la paix…
Qu'il me tardait de lire le nouveau polar de Sonja Delzongle, auteure que je suis maintenant depuis de nombreuses années et dont les romans me font vibrer. (Retrouvez mes autres chroniques en fin d'article).
Les femmes sont à l'honneur dans cette histoire. Trois copines, Esther, Layla et Hélène qui se connaissent depuis qu'elles sont gamines et qui travaillent ensemble à la PJ de Lyon. Mais suite au décès de sa fille Sara, Esther décide de démissionner. Elle a trouvé un poste de "préposée au café" chez Thanatea, une société de pompes funèbres suisse un peu particulière. Mais ce qu'elle ne sait pas en acceptant l'offre est que le poste se situe sur une île coupée de tout sur le Lac Léman. A peine arrivée, elle se sent épiée et trouve des objets qui lui rappellent son passé.
Quant à ses deux amies, elles enquêtent de leur côté sur des cadavres de femme qui ont été volés à l'IML et sur une étrange disparition. Pourquoi a-t-on volé des cadavres avant qu'ils ne soient autopsiés ? Mystère.
Les trois femmes auront la parole à tour de rôle dans ce récit. Les personnages féminins sont forts et particulièrement bien travaillés. Nous connaissons à peu près tout d'elles, leurs passés, leurs fêlures, les drames qui parsèment leurs vies. Car rien ne va les épargner, maladie, le deuil .... Des personnages tellement vivants qu'on a l'impression de les connaître.
Quant aux personnages masculins, ils sont très particuliers. J'ai détesté le personnage de Marc d'Orsay, un pervers narcissique qui mériterait les pires sévices. Les autres sont guerre mieux. Ce polar est définitivement pro féminin !
Ce roman est un vrai page turner, une fois commencé il est très difficile de le poser sans connaître le dénouement. Je pensais avoir compris une partie de l'intrigue mais finalement je me suis bien fait avoir. Les chapitres sont courts et finissent quasiment toujours sur un rebondissement ce qui rend la lecture addictive. Le scénario est plutôt machiavélique, il fallait l'inventer ! Mais curieusement il m'a fait penser à un polar que j'ai lu récemment qui avait le même thème (que je tairais ici pour ne pas vous gâcher votre plaisir). Sonja a su m'emmener sur cette île à l'atmosphère très particulière.
Comme le bon vin, Sonja se bonifie au fil des romans ! J'ai eu un coup de coeur pour cette histoire que je vous conseille grandement de découvrir sans tarder.
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