lundi 8 mars 2021

Ma famille avant tout de Julien Luxcey - Editions Max Milo

 **** Chronique de Jess ****

C'est le récit rare d'une famille - un couple avec deux enfants en bas âges (3 ans et 3 mois) -, qui est tombée dans la précarité puis la mendicité, pendant sept ans. Julien Luxcey nous raconte la descente en enfer de sa petite famille, leur sortie de route, leur vie dans une voiture, la mendicité avec ses enfants dans les bras.

J'aime beaucoup lire des biographies / autobiographie / livres témoignages. J'en lisais beaucoup a une époque et en général je passais un bon moment de lecture. La plupart du temps ces lectures sont bouleversantes, car en général ce sont des personnes désespérées qui ont recours à l'écriture comme d'une thérapie et surtout pour donner une bonne leçon de vie aux lecteurs.

Le résumé de ce témoignage m'avait interpelé et je remercie Babelio pour cette lecture. Je voulais comprendre comment on peut en arriver à être SDF du jour au lendemain. 
Malheureusement, je n'ai pas ressenti d'empathie pour cette famille dans le besoin. Julien Luxcey remonte dans le passé pour nous raconter le désastre que fût sa vie de famille pendant autant d'années. 
Je n'ai pas du tout compris leurs choix de vie qui les ont embarqués dans la précarité. Au départ, ils avaient tout pour eux, un bel avenir dans le monde du cinéma pour Julien, de belles opportunités dans la mode pour Caty. Mais une mauvaise décision de la part de Julien va lui fermer les portes du milieu. Pourtant on l'avait prévenu, on ne dit pas non à Josée Dayan, sous peine de voir sa carrière s'arrêter. Il essaie donc de rebondir en bossant avec sa femme. Ils décident plusieurs fois de tout vendre et de partir plusieurs mois en Inde pour créer de nouvelle collection mais là encore c'est l'échec. Un enfant est arrivé entre-temps, et ils vont commencer à devoir dormir dans leur voiture, dans des hôtels quand ils le peuvent. 
Le système est mal fichu, je dois leur reconnaître car sans domicile fixe, difficile de trouver un travail, et surtout difficile de garder un travail quand on préfère partir en vacances dès qu'on réussit à mendier quelques euros. 
Je n'ai pas du tout compris leur choix de vie, surtout quand après un héritage, au lieu de mettre de côté ou d'assurer un avenir plus serein en louant un logement, ils préfèrent partir pour l'Inde faire un road trip avec leurs enfants. 

A chaque coup dur, la vie deviendra encore plus difficile. Sa femme va commencer à perdre la tête et à souffrir de paranoïa et de schizophrénie. Et encore une fois il prendra les mauvaises décisions qui finiront par lui coûter la garde de ses enfants. Je pense qu'ils ont d'ailleurs eu énormément de chance qu'on ne leur enlève par leurs enfants plus tôt tellement leurs décisions frôlaient l'indécence. 
Je me demande si par contre une femme saine d'esprit aurait laissé cette situation s'installer et se dégrader aussi rapidement et irrévocablement. 

Je ne voulais pas juger ce livre ni ce témoignage. Je vais m'arrêter là en ce qui concerne cette chronique. Par contre, les déséquilibres du système d'aide est vraiment mal fichu et complètement saturé. Julien Luxcey les décrit parfaitement et nous démontre les incohérences qu'il a pu rencontrer et surtout l'injustice de certaines situations.



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